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HISTORIQUE DES ILOTS

Destruction de Tours et reconstruction des îlots après la 2° Guerre Mondiale

Quelques évènements intéressant les quartiers Nord

 

 

1940

 

18 juin    Le Génie de l’Armée Française fait sauter les ponts sur la Loire.

    Des tirs d’artillerie allemands mettent le feu à la Bibliothèque située à l’entrée Nord de la Rue Nationale. Le feu attisé par un vent qui pousse les flammes vers le sud se propage dans le quartier Nord. Les pompiers ne peuvent intervenir par manque d’eau, les canalisations se trouvaient dans le tablier du Pont de Pierre.

 

21 juin    les Allemands entrent dans la ville de Tours l’incendie est circonscrit.

 

Dans les quartiers Nord près de 400 bâtiments sont entièrement détruits et 683 endommagés

L’architecte Camille Lefèvre est chargé de réédifier le quartier de la rue Nationale

 

1942

La première alerte et le premier bombardement eurent lieu le 2 juin

 

 

1944

Pour la période du 1° janvier au 19 août 1944 il y eut 268 alertes dont 210 de jour et 58 de nuit.

Le bombardement le plus meurtrier eut lieu le 20 mai 1944. Etaient visés les installations ferroviaires de la gare et de Saint Pierre des Corps. En cette seule journée 772 immeubles furent détruits et 717 endommagés.

 

Pour les quartiers Nord dévastés en juin 1940 c’est à partir de juin 1944 qu’ils le  furent à nouveau lors des attaques alliées sur les ponts de la Loire.

 

6 juin         13 alertes aériennes.

 

10 juin           Etude des mesures d’évacuation de la ville soit environ 75.000 personnes

                    

12 juin            Premier bombardement du Pont de Pierre et hélas des alentours !....

 

15 juin           Bombardement par 13 Forteresses Volantes du quartier de l’église Saint Julien Destruction de la caserne de passage, du pâté de maisons jusqu’à la rue Voltaire, de la Manutention Militaire installée à l’emplacement actuel de l’Ecole Anatole France

 

5 juillet          Nouveau bombardement du Pont de Pierre

 

11 juillet :       Préparation de la destruction des ponts  par les Allemands. Creusement des chambres pour les explosifs  

 

24 juillet :   Bombardement près de la cité Roze

 

1° août         Bombardement du Pont de Pierre

 

6 août :       Début déménagement des administrations allemandes

                   Intense circulation des convois allemands Rue Nationale

                   Nombreux blessés venant du nord

      Ces mouvements continueront les jours suivants.

 

9 août :     Evacuation de la ville décidée par les autorités françaises. Départ des

                 premiers tourangeaux

                 Pièces d’artillerie mises en place rue Nationale

 

11 août :   Destruction des stocks allemands sur la base de Parçay -Meslay. Elle va se

     poursuivre les jours suivants

 

12 août     Les Allemands ordonnent l’évacuation immédiate de l’agglomération tourangelle,

Seuls 2 habitants sont autorisés à rester dans chaque maison et 1 personne supplémentaire dans les grands immeubles pour en assurer la  garde.

 

L’évacuation de la partie habitée  à l’ouest de la rue  Nationale doit se faire vers Azay le Rideau en passant par La Riche

Préfecture : château des Barillets Sud-est de Cormery

Mairie : Chambray les Tours

Autorité ecclésiastique Région Montbazon

Evacuation  prévue avant le couvre-feu. Cet ordre ne sera suivi, en fait que de peu d’effet, de nombreux Tourangeaux resteront sur place.

Déclaration Etat de Siège

Circulation ralentie des convois allemands en direction du sud

 

16 août       Recrudescence du passage des convois allemands

 

22 août       Destruction des ponts sur la Loire

                   Départ progressif des troupes allemandes

 

28 Août     Destruction central téléphonique Rue Mirabeau et de tout ce qui aurait pu servir

                  aux Alliés

 

31 août      Destruction des ponts sur le canal et sur le Cher

                 Départ des derniers soldats allemands

 

1° septembre   Prise de fonctions de Jean Meunier Maire de Tours et de Robert Vivier Préfet d’Indre et Loire

 

10 septembre   Fête de la Libération

 

 

 

Reconstruction

 

En 1948 le coefficient de destruction de la ville était estimé à 58 % 

Dès le début du mois de juillet 1940 et jusqu’au mois d’avril 1941 des chantiers de déblaiement sont mis en place dans le quartier Nord. Le cubage des débris évacués était évalué à 250.000 m3. Le terrain est nivelé et arasé tout en laissant les murs sur une hauteur de 15cm pour permettre l’évaluation de la situation ancienne de l’habitat avant le remembrement des parcelles.

 

Les premiers  projets de Camille Lefèvre sont repris par Jean Dorian. Ils avaient pensé qu’il fallait « profiter »  des destructions pour faire une ville neuve avec un déplacement de la gare dans le quartier Beaujardin par exemple.

Mais ces divers projets se heurtèrent tant aux problèmes financiers de l’époque qu’aux atermoiements des municipalités tourangelles.

Cette confrontation à la dure réalité fit que les grands projets urbanistiques furent progressivement abandonnés avec un objectif réduire au maximum les bâtiments à éradiquer. Le problème n° 1 était celui du logement et de ce fait les grandes voies de communication restèrent à l’intérieur de la ville

La restauration des monuments historiques ne pouvait être envisagée devant  la situation catastrophique de Tours.

En haut de la rue Nationale les bombes et le nivellement, avaient mis à jour un temple gallo-romain des 1° et 2° siècles de 50 m  de diamètre environ. Pour ne pas retarder les travaux de l’îlot il fut détruit sans scrupule.

 

 

 

Dommages de Guerre

 

La loi Billoux de 1946 permit que tous les dommages causés à partir de septembre 1939 jusqu'à l’explosion des engins de guerre ouvrissent droit à réparation.

Cependant, certaines situations financières devinrent vite catastrophiques car beaucoup de familles avaient tout perdu, il ne leur restait plus que les dommages de guerre dont le versement se fit attendre pendant de nombreuses années.

 

 

 

 

Les îlots

 

Le quartier Nord fut divisé en 20 îlots. Pour redonner un aspect imposant à ce quartier il fût décidé que la rue Nationale et les places Anatole France et de la Résistance auraient une architecture ordonnancée selon des plans établis par la Ville. Les rues adjacentes auraient une architecture semi-ordonnancée : les hauteurs, les toitures, les ouvertures et une partie des matériaux devraient respecter un cahier des charges

Les propriétaires pouvaient choisir leur architecte et rester libres de l’aspect extérieur.

 

 

 

 

Ilot D

 

En janvier 1945 il fût décidé de reconstruire à brève échéance l'îlot D pour tester de nouvelles techniques de construction.

Après délimitation des zones de construction et de voirie la 1° pierre fût posée le 26 mars 1947.

Ce n’est qu’en décembre 1950 que les premiers locataires emménagèrent et tous les appartements ne  furent occupés qu’en avril 1953 soit 6 ans après la pose de la 1° pierre. Ce fût encore plus long pour les magasins.

 

 

Ilot L

Le terrassement commença en novembre 1948 Les travaux de construction le furent  pendant l’été 1949 et la toiture début 1950. En mai 1954 seulement 51 appartements sur 62 étaient terminés et 8 magasins occupés sur 31 

 

 

 

Ilot M

Pose de la 1° pierre par le Président de la République Vincent Auriol le 7 mai 1949. En mai 1954, 42 logements avaient leurs locataires et 11 étaient inachevés. Sur 24 magasins 13 étaient occupés.

 

 

Ilot S

Mise en chantier février 1950. En mai 1954, 21 logements sur 25  étaient occupés mais 9 magasins sur 10 étaient ouverts.

 

 

 

Ilot E

Les travaux débutèrent en 1950. En mai 1954, 19 logements étaient occupés, 44 en cours de construction et 2 des 31 magasins étaient ouverts

 

 

 

Ilot U et T

La mise en chantier a été effectuée fin 1950

 

Ilot O

Les travaux débutèrent dans le courant du 2° trimestre 1952

 

Ilot N

Commencement des travaux en 1951

 

 

Ilot P

Sa mise en chantier était liée au déplacement du Crédit Lyonnais, car la banque s’était installée dans des baraquements au-dessus de ses coffres situés dans les sous-sols.

Les fondations de l’îlot ne furent entreprises qu’en juin 1956 après l’installation du Crédit Lyonnais dans ses nouveaux locaux.

 

 

 

 

La précipitation dans laquelle furent entrepris les chantiers fit apparaître des dysfonctionnements juridiques et au niveau des prises de décision. De plus, il y eut des mésententes sur la tenue des travaux et des problèmes dans les techniques de construction. L’ensemble entraîna des retards dans les travaux, un accroissement des coûts et des erreurs de construction.

 

L’équipement collectif des immeubles ne fut pas mieux résolu en particulier le chauffage à air pulsé. Les bouches de ventilation se retrouvèrent en haut des murs d’où mauvaise circulation de la chaleur et traces de poussière sur les murs.

En novembre 1948 soit plus d’un an après le début des travaux, les architectes n’avaient pas d’indications sur la mise en place d’un système collectif … Un an plus tard, les problèmes posés n’étaient pas résolus. La première chaufferie construite fut celle de l’îlot D.

Cette méthode de chauffage fut abandonnée lors de la construction des derniers immeubles.

 

Le système d’évacuation des eaux avec des gouttières passant à l’intérieur des murs posa de graves problèmes en particulier lorsque les feuilles obstruaient les conduits.

 

Le retard pris dans le relogement des sinistrés est dû en partie au refus des sinistrés d’emménager dans les nouveaux locaux.

Pour les magasins les commerçants reprochaient aux nouveaux quartiers de ne plus être un centre d’activité de la ville et les crédits des dommages de guerre n’étant pas versés ils manquaient d’argent pour les installations intérieures.           

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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